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Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des ...

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  • L’Otan bascule dans l’ère de l’intelligence artificielle
    L'Otan place l’intelligence artificielle au cœur des systèmes de décision militaire. À l’occasion du sommet de Paris, qui s’est tenu cette semaine, Lignes de défense a pu rencontrer l’amiral français Pierre Vandier, commandant suprême allié pour la transformation de l'Otan. Pour l’Alliance atlantique, l'IA est déjà une réalité au quotidien. En matière d’innovation technologique, l’Otan a l’ambition de tirer les alliés vers le haut, et à Norfolk, quartier général du Commandement allié Transformation (ACT), les premières intégrations, les premiers outils d’intelligence artificielle, nous dit l’amiral Vandier, sont déjà en place. « Sur nos réseaux, NATO secret et NATO Unclassified, on a des outils d'intelligence artificielle, donc, au quotidien, on l'utilise pour la production documentaire, pour résumer des papiers, pour naviguer dans l'immense réseau documentaire de l'Otan. Et donc ça nous permet d'aller beaucoup plus vite. Donc, on se forme, on a un "monthly package" comme on dit en anglais, donc, tous les mois, on reçoit un mail avec un certain nombre de liens, des podcasts, des vidéos, et puis on a trois sessions par an où tous les officiers généraux sont formés ». Une formation à l’IA obligatoirePersonne n’échappe à l’IA, à ses applications militaires qui viennent accélérer le temps. « Un travail qui demande une journée peut finalement se faire en une heure. On va pouvoir produire beaucoup plus de contenu intéressant, pertinent, donc c'est une révolution des états-majors. Après, vous avez l’IA qui est embarquée et on voit arriver aujourd'hui, grâce aux capacités de l'edge computing, des solutions embarquées, dites très frugales, qui n'ont pas besoin des "big data centers". Ça tourne sur votre téléphone. On voit ça arriver dans les systèmes d'armes, dans les systèmes d'adaptation. Votre système va vous proposer la meilleure solution possible compte tenu de l'environnement ».À écouter aussiAmiral Pierre Vandier (Otan): «L'IA va se mettre au cœur du système décisionnel militaire»Baltic Sentry, première opération dopée à l’IAL’intelligence artificielle sera d’ailleurs bientôt intégrée dans les opérations de l’Otan, et d’abord en mer Baltique.Premières expérimentations avec Baltic Sentry, l’opération de l’Otan menée en ce moment même pour protéger les câbles sous-marins et les conduites de gaz stratégiques en Baltique. Des infrastructures menacées, risque de sabotage, Moscou est pointé du doigt. Mais les Marines de l’Alliance Atlantique ne peuvent surveiller chaque kilomètre du réseau, l’IA est donc un précieux atout. Elle sera d’abord déployée sur deux navires à la fin du mois, puis, précise l’amiral Vandier sur 10 bateaux de l’Otan d’ici l’été : « On va rassembler les données acquises par les navires de surface, avec une flotte de drones de surface, et on va faire tourner des routines IA qu'on a déjà expérimentées. On va pouvoir produire une situation de surface augmentée avec des alertes, avec des systèmes qui vont dire, c'est là qu'il faut regarder. C'est là qu'il s'est passé des choses bizarres. De manière à ce qu'ensuite la partie action puisse être orientée correctement. Le but, c'est que ce soit en temps réel, c'est-à-dire qu'effectivement, vous avez tout ce flux de données qui vient et quand vous avez par exemple des bateaux qui se rencontrent alors qu’ils ne devraient pas se rencontrer, des anomalies sur la vitesse, des gens qui coupent leur AIS, le système de positionnement radio. À ce moment-là, on a des alertes qui sortent et on peut directement intervenir, plutôt que de se poser la question dix jours après ».À lire aussiMer Baltique: l'Otan va déployer un arsenal important face aux menaces régionalesL’enjeu de l’interopérabilitéFace à des compétiteurs de plus en plus hostiles, l’Otan s’engage donc dans une course technologique dopée à l’IA où les enjeux sont importants, surtout en matière d’interopérabilité, Pierre Vandier : « Les impératifs, c'est faire que les 32 alliés puissent travailler ensemble avec une confiance dans les données, dans leur utilisation, avec des règles d'engagement qui soient comprises par tous, et puisque les flux de données qui sont produits par les différents alliés puissent se mélanger et participer à la même situation ». L’alliance Atlantique n’a pas d’armée, elle agrège les forces des alliés, des forces aux formats capacitaires contraints, l’intelligence Artificielle sera donc, peut-être pour l’Otan, un moyen de garder une longeur d’avance.À lire aussiSommet de l'Otan: l'Alliance atlantique multiplie les gages de soutien à l'Ukraine
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  • Intelligence artificielle de défense, le défi de la masse et de la souveraineté
    Coup d’envoi, ce lundi 10 février, à Paris, du Sommet mondial sur l’intelligence artificielle. Tous les projecteurs seront braqués sur les applications et les nouveaux acteurs de ce secteur révolutionnaire. Si les champs de bataille ne sont pas encore peuplés de robots tueurs, les algorithmes d’intelligence artificielle se font une place sans cesse grandissante dans les systèmes d’armes. Radars hyper-adaptifs nourris au deep learning, cartographie, acquisition de cibles, partage automatisé d’information et drone d’attaques construit autour d’un logiciel dopé à l’IA... la guerre d’Ukraine sert de laboratoire. L’agence ministérielle de l’IA de défense, l’Amiad, créée en 2024 a pour mission de permettre à la France de maîtriser souverainement l’intelligence artificielle de défense, pour « ne pas être en retard d’une guerre », dit son directeur Bertrand Rondepierre :« La guerre en Ukraine, c'est quand même un laboratoire en matière de drones justement. Il y a énormément de choses qui sont en train de s’y faire en matière d'autonomie, d'accomplissement de mission, à la fois sur de la reconnaissance et aussi sur des munitions télé opérées, donc des drones qui font ensuite des frappes. C'est un constat que la guerre évolue. On est vraiment sur une mutation, par exemple avec une massification de drones à bas coûts versus des gros objets très chers, ce n'est pas que l'un soit supérieur à l'autre mais c'est une question qui se pose et donc ça, c'est une mutation qu'il faut prendre en compte et qu'il faut suivre ». HX-2 un drone dopé à l’IAHelsing, jeune pousse française a ainsi développé l’HX-2 un nouveau type de drone d’attaque, capable de détruire avec précision des objectifs d’artillerie ou encore des blindés tout en résistant aux brouillages adverses, l’entreprise, nous dit son fondateur Antoine de Braquilanges, a répondu à l’appel du général ukrainien Valeri Zaloujny pour obtenir de ces entreprises venues du civil, une percée technologique, « L'entreprise (Helsing) a annoncé un certain nombre de partenariats et de contrats pour les Ukrainiens, pour offrir finalement aux Ukrainiens cette masse à bas coûts, c'est-à-dire un grand nombre d'objets produits rapidement, dont le prix unitaire finalement est assez faible, mais qui est augmenté avec de l'IA et qui est donc rendue un peu plus d'intelligence. Ce paradigme est fondamentalement nouveau par rapport à des approches de développement capacitaire de très long terme où on déploie et où on développe des plateformes très complexes, sur spécifiées, et en fait finalement assez peu agiles en termes de développement logiciel et d’IA ».Repenser l’art de la guerreL’IA remodèle l’art de la guerre et s’impose comme l’alliée indispensable face au déluge d’informations dont disposent les armées. L’IA offre donc plus de vélocité mais pas seulement, indique Marc de Fritsch directeur de MASA leader mondial des logiciels pour l’entrainement des État-major : « Accélérer la décision, mais c'est aussi proposer d'autres solutions et c'est de tester les solutions. C'est là à mon avis, qu’est le plus gros enjeu parce que on peut gagner du temps, mais finalement si on arrive au même résultat, bon, on va juste gagner du temps. Le fait par exemple, d’avoir une simulation connectée au système d’information et de commandement et de pouvoir tester la solution que l'on envisage dans une simulation et de la réinjecter dans les systèmes de commandement, là c'est un énorme avantage ».Les solutions existent, restent à les concrétiser, notamment pour produire en masse des drones équipés d’IA souligne Antoine de Braquilanges. Les entreprises de l’IA de défense plaident donc pour la création d’un « Airbus » du secteur, ce sera l’un des enjeux du sommet de Paris, « Comment est-ce qu'on fait pour se préparer à ça ? Comment est-ce qu'on passe à l'échelle industrielle ? Quel modèle de production et de supply chain logistique met on en place pour être capable de monter en cadence de production de ces drones par milliers ? Comment le faire à l'échelle européenne ? Tout cela relève d’une volonté de politique industrielle. Nous, on pense qu'on a des solutions. Aujourd'hui, on a des projets chez Helsing qui proposent des solutions souveraines au niveau national, mais sur un modèle européen, pour que le jour J on puisse produire à l'échelle industrielle, des objets en toute autonomie stratégique ».Les entreprises d’IA de défense plaident donc pour la création d’un « Airbus » du secteur, et ce sera d’ailleurs l’un des enjeux du sommet de Paris.À écouter aussiDéfense: les drones aidés de l'IA nous obligent à «réinventer notre façon d'appréhender le champ de bataille»
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  • Armée française, l’adieu au Tchad après des décennies de présence permanente
    L'armée française a rétrocédé jeudi sa dernière base militaire à l'armée tchadienne. Le départ du camp Kossei de Ndjamena, vient boucler une présence militaire française historique au Tchad. Cent cinquante ans d’une présence militaire continue.1885, c’est « la course aux clochers » selon la formule de l’époque, rappelle l’historien Christian Bouquet, trois colonnes militaires françaises s’élancent alors à travers l’Afrique, « Une qui partait du sud, une qui partait de l'ouest et du Sénégal et l'autre qui partait du nord, c'est-à-dire d'Algérie. Et c'est celle qui venait d'Algérie qui a rejoint les autres, d'abord au niveau du Lac Tchad et ensuite au niveau de la bourgade qui allait devenir Ndjamena, après s'être appelée Fort-Lamy. C'est cette dernière colonne en fait, qui avait été impressionnée par les fameux guerriers du désert. Alors à partir de là, il y a eu une certaine admiration pour ces gens qui se battaient et qui n'avaient pas peur de mourir ». Le préfet-méhariste Jean ChapelleDes décennies durant, Lieutenants et capitaines français, véritable colonne vertébrale d’une administration coloniale, vont façonner l’immense territoire tchadien et l’indépendance, dit Christian Bouquet, n’y changera rien, « Après l'indépendance de 1960 et pendant trois ans, toute l'immense région nord du Tchad, c'est-à-dire le Borkou-Ennedi-Tibesti, avait comme préfet un colonel français, le colonel méhariste Jean Chapelle. Et puis ensuite, assez rapidement, à la fin des années 60, l'instabilité était grande et on a fait revenir cette fameuse mission de réorganisation administrative en 1969. C'est le général De Gaulle qui a accédé à la demande de Tombalbaye (François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, 1er président de la République du Tchad) et on a renvoyé des administrateurs coloniaux, souvent dans leurs anciens postes, pour essayer de rétablir l'ordre ». Le Tchad va servir de creuset à l’armée françaiseOpération Bison, Tacaud puis Manta contre la Libye du Colonel Kadhafi. Les opérations extérieures au Tchad se multiplient dans les années 70. De 1984 à 2013 l’opération Épervier, la plus longue, fut décidée pour protéger les régimes d'Hissène Habré et d'Idriss Déby face aux groupes rebelles. Le Tchad au centre du grand jeu, même l’opération Barkhane au Sahel avait son État-Major à Ndjamena. Tous les officiers français y sont passés se souvient le Colonel des troupes de Marine Peer de Jong : « Le Tchad, c'est une partie de ma jeunesse ! Mais aussi la jeunesse de tous les officiers français. La professionnalisation de l'armée française vient en partie des combats de 1969 au Tchad, parce qu'on avait la Légion étrangère, mais il y avait des besoins, donc il a fallu professionnaliser une partie de l'armée française, dont le 3e régiment d'infanterie de Marine. Et donc cette construction autour de Tchad a fait qu'évidemment l'histoire de l'armée française s'est inscrite dans l'histoire du Tchad. Il y a un vrai attachement, et puis c’est un pays magnifique. En plus, le nord, le sud, vous faites 100 km, vous avez un paysage différent ! En termes géostratégiques, on voit bien que le Tchad est déterminant, qui est au Tchad, peut rayonner dans l'ensemble de l'Afrique. On voit bien l'utilité pour l'armée française d'être présent au Tchad ». Une relation étroite entre les deux arméesEntre le Tchad et l’armée française, c’est une histoire intime relève l’historien Christian Bouquet, « C'est quelque chose qui relève de l'émotion. Il y a tellement eu d'opérations et d'interventions militaires françaises sur ce territoire, qui en plus est un territoire géographiquement très attachant avec cette zone sahélienne et toute cette zone saharienne. Depuis que le commandant Lamy était mort sur les bords du fleuve Chari, il y a toute une mythologie qui fait que les militaires français ont un petit coup au cœur ».L’armée tchadienne est la plus efficace de la région assurent les officiers français, prêts à ouvrir un nouveau chapitre de la relation militaire franco-tchadienne, qui pour la première fois se fera sans présence permanente.À lire aussiAu Tchad, une cérémonie clôt la présence militaire française, la Turquie y installe ses drones
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  • Bariolage Multi-Environnement (BME), le nouveau treillis des armées françaises
    Il signe l’appartenance à une armée, vêtement du quotidien, le treillis de l’armée française fait sa mue et sa révolution. Fini les treillis « désert » bien jaune, ou les treillis « centre Europe » bien verts, place désormais au BME pour « bariolage multi-environnement » : un seul vêtement pour tous les environnements, aux couleurs soigneusement choisies C’est une alternance de grandes et petites taches brisées, avec un panachage de vert, un soupçon de kaki, et un fond brun dit « Terre de France ». Très utile ce « terre de France » insiste le commandant Stéphane, le doigt sur le nouveau treillis qu’il porte, il est responsable du programme BME au sein de la section technique de l’armée de terre : « Il y a un peu de marron, un peu de brun, on appelle ça le 'brun terre de France', qui est la couleur majoritaire et qui est celle qui fusionne à la distance de portée des tirs. » Il y a aussi du blanc, une première. « Absolument, d'ailleurs le blanc, vous le voyez sur très peu de treillis dans le monde. C'est un petit peu une caractéristique du BME. Le blanc, il apporte en fait un contraste très fort, le blanc c'est un petit peu le reflet du soleil sur une feuille dans la lisière. Les contrastes que nous donnent les couleurs donnent du relief et permettent cette adaptation à un plus grand nombre d'environnements. » Du blanc mais pas de noirDu blanc donc, mais cette fois pas de noir, « Le précédent treillis fusionnait en noir et le noir dans la nature, il n'existe pas. À l'état naturel en tout cas. Et c'est la couleur qui a le plus fort signalement aux infrarouges et même à l'œil nu, donc il a été retiré. C'était en fait une faiblesse technique pour le Centre Europe. »Simplifier la logistiqueUn treillis à la place de deux, l’objectif est donc de simplifier la logistique. Et pour y parvenir six ans d’études et de tests auront été nécessaires, souligne le commissaire en chef Nicolas, chef de la division Habillement au sein des armées, « Oui, ça prend du temps parce que par exemple, le blanc pour avoir cet effet de dissimulation, il est difficile à mettre au point puisque le tissu est assez technique. Il incorpore des fibres d'aramide, qui donne une protection au feu, on dit que le treillis est thermostable. Ensuite, on a la phase d'approvisionnement du tissu. On a dû en commander 3,5 millions de mètres linéaires. Et une fois qu'on a approvisionné le tissu et qu'on l'a contrôlé pour vérifier qu’il présentait toutes les caractéristiques demandées par les armées, on le donne à d'autres types d'industriels qui vont nous confectionner les tenues. Ce qui a été important pour nous, c'est d'avoir le temps de constituer un stock suffisant pour qu'ensuite la manœuvre de distribution se passe de façon fluide et pilotée. Une fois que le bouton 'ON' a été enclenché, ça ne s'arrête jamais ! » Le chef d’état-major des Armées sera le dernier à percevoir le sienQuelque 750 000 treillis ont été commandés. Deux industriels français et une société belge produisent le tissu qui est ensuite coupé en Bulgarie, avec quelques modifications, indique le commandant Stéphane : « On a rajouté de l'ergonomie au treillis F 3 tel qu'il avait été conçu initialement. Tout d'abord, dans la poche de poitrine, plutôt que d'avoir du tissu en fond de poche, nous avons mis un tissu Mesh, c'est un tissu qui est aéré. Ensuite, nous avons rajouté une poche qui se superpose à la poche cargo que nous avons sur la cuisse. Cette nouvelle poche s’ouvre verticalement, lorsque nous avons un genou à terre, nous pouvons accéder à cette poche et récupérer une checklist ou un message à envoyer, sans avoir besoin de se relever pour aller le récupérer ».  Ce treillis BME sera en dotation pour au moins trente ans. Les troupes en opération seront les premières équipées et comme le veut la tradition : le chef d’état-major des Armées sera le dernier à percevoir le sien.
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  • La présence de soldats Nord-coréens en Ukraine inquiète Séoul
    Quelque 300 soldats nord-coréens ont été tués et plus de 2 000 blessés sur les milliers d’hommes déployés par Pyongyang en Russie, c'est le chiffre donné en début de semaine par un député sud-coréen. Ni Moscou, ni Pyongyang ne reconnaissent la présence de troupes nord-coréennes dans la région de Koursk. En revanche, l’Ukraine, les États-Unis et la Corée du Sud accusent le régime de Kim Jong Un d’avoir envoyé plus de 10 000 soldats pour aider les forces russes dans leur invasion. Et il y a quelques jours, Kiev a diffusé le 11 janvier les images de deux prisonniers, une preuve irréfutable de cette présence Nord-Coréenne. Le NIS, le renseignement Sud-Coréen, auditionné par le Parlement à Séoul a admis avoir participé à leur interrogatoire nous dit notre confrère Stéphane Lagarde, de passage en Corée : « Les médias ici effectivement ont repris ce qui est sorti du briefing à huis clos des parlementaires sud-coréens, donc l'agence de renseignement sud-coréenne a fait une conférence à l'Assemblée nationale concernant ces soldats nord-coréens arrêtés dans la région de Koursk. Des éléments ont fuité. L'agence de renseignement sud-coréenne aurait pointé tout d'abord une préparation au terrain, ce qui expliquerait ces pertes importantes de soldats Nord-Coréens qui n’ont pas l'habitude notamment des grandes plaines : ils étaient dans des zones découvertes visiblement. « Et puis un manque de préparation aussi à la guerre moderne avec les drones. On a vu beaucoup de ces vidéos de duels quasiment au corps à corps entre soldats nord-coréens et drones. Donc ils n’étaient pas préparés à cela. Et on a vu également passer ce dessin de soldats Nord-Coréens, montrant justement qu'ils auraient peut-être servi d'appâts, puisqu'on a retrouvé sur une dépouille d'un soldat nord-coréen un dessin montrant des soldats au sol, combattants ces drones. On a vu aussi les images, évidemment, dans la presse sud-coréenne des deux soldats prisonniers. L’un avec le visage bandé, l'autre avec une bande sur le menton. Ce sont des soldats dévoués au pouvoir nord-coréen. Il y a eu des mémos qui ont été retrouvés sur les dépouilles des soldats disant qu'ils avaient reçu pour ordre de se suicider plutôt que de se laisser capturer. Puis le média de fact.kr, pointe également ces images, d’un Nord-Coréen qui dégoupille une grenade et crie : "Vive le général Kim Jong-un !" Donc voilà des ordres de ne pas se laisser prendre »À lire aussiQue cherche l'Ukraine en diffusant des images des soldats nord-coréens combattant en Russie?L’implication de la Corée du Nord constitue une escalade majeure et inquiète vivement Séoul, relève encore Stéphane Lagarde : « Il y a d'abord la crainte d'une délocalisation d'un conflit européen ici en dans le nord-est asiatique. Et puis surtout de l'échange qu’il y a dû y avoir. Pyongyang est sorti de l'isolement post-Covid-19 avec cet accord avec la Russie, avec cet envoi de soldats nord-coréens en Ukraine, forcément, il y a un deal derrière. Et donc ici, on s'inquiète de ce qui a été donné par la Russie en matière technologique, en matière de renforcement de l'arsenal nord-coréen. Et puis on s'inquiète aussi sur le plan intérieur. « La Corée du Sud est en pleine crise politique suite à la loi martiale qui avait été décrétée par le président Yoon Suk-yeol, qui aujourd'hui est en procédure de destitution. Ce président avait dégainé la loi martiale en raison soi-disant de menaces nord-coréennes. Et donc des démocrates ici demandent à ce que les agents des renseignements sud-coréens ayant participé aux interrogatoires des soldats nord-coréens aux côtés des forces ukrainiennes rentrent au pays. Cela ainsi que les conseillers militaires sud-coréens pour éviter d'alimenter tout conflit. »Contreparties dans la balance ?Qu’a bien pu promettre Moscou pour inciter Pyongyang à s’engager dans une aventure militaire sur le sol européen   Beaucoup de capacitaire et une bonne dose de diplomatie, estime le chercheur en relations internationales Cyrille Bret : « Des contreparties diplomatiques, avec un soutien du veto russe au Conseil de sécurité des Nations unies et sur d'éventuelles négociations nucléaires avec l'administration Trump 2. Évidemment, des contreparties capacitaires, avec le transfert d'équipements de défense anti-aérienne russe. Une mutualisation des retours d'expérience d'aguerrissement sur le théâtre européen, et puis probablement également des échanges d'informations grâce à la couverture satellitaire que la Russie opère sur la plupart des champs connexes à son territoire national. »Un « deal », pointe Cyrille Bret, qui signe la renaissance d’une très vielle alliance née lors de la guerre de Corée : « L’alliance Russie-Corée du Nord, conçue comme une façon d'équilibrer l'expansion de la puissance chinoise en Eurasie. Ceka dit la crainte des Coréens du Nord de trop dépendre de la République populaire de Chine. Puis cela dit la crainte des stratèges russes d'être vassalisés ou relégués comme brillants seconds de la République populaire de Chine. » Pyongyang, lié à Moscou par un pacte de défense mutuel ratifié en novembre, apparaît donc comme un troisième acteur du conflit ukrainien, à même de déstabiliser les équilibres jusqu’en Asie.À lire aussiL’axe Moscou-Pyongyang: un message à l’Occident, mais aussi à la Chine – par Cyrille Bret
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À propos de Lignes de défense

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
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