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Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des ...

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  • Champ de bataille: la miniaturisation des appareils de guerre électronique
    Détection des émissions radars, captation des communications adverses ou encore brouillages, le conflit ukrainien a rappelé l’importance de la guerre électronique dans les conflits de haute intensité. Au Sofins, le Salon de l’armement terrestre qui s’est tenu il y a quelques jours dans le sud-ouest de la France, les entreprises du secteur ont dévoilé leurs derniers produits. Des appareils de plus en plus puissants et de plus en plus petits. Avec peu d’innovations, en particulier en termes de taille et de poids, les appareils de guerre électronique furent longtemps le parent pauvre des équipements terrestres. Une fois de plus, la guerre d’Ukraine est venue bouleverser l’offre.Au Sofins, Thalès, géant du secteur, a présenté l’Eagle Traker, l’un des plus petits capteurs du marché : 40 centimètres par 10. Nicolas Fauvet, ingénieur, décrit l'appareil : « On va couvrir avec ce type d'équipement les radios soldats, la téléphonie par satellite. On va pouvoir détecter des drones, on va pouvoir détecter des brouilleurs de GPS, on va pouvoir détecter de l'i OT, tout ce qui est dans la gamme de fréquences, des moyens de communication. Et vraiment, la nouveauté sur ce type d'équipement, c'est le fait de l'avoir miniaturisé. D'avoir un équipement qui fait de la classe 4 kilos, ce qui permet du coup de l'installer sur un drone. Là, on ciblait un bunker, on va effectivement détecter qu'il y a des moyens de communication qui sont dans le bunker. On va pouvoir du coup remonter ce type d'information pour mener une opération. » Détecter, classifier, localiser grâce à un appareil de 4 kilosL’appareil détecte les menaces, les classifie, il permet aussi d’avoir accès au contenu des télécommunications. « Le cas d'usage typique de ce type de drone, c'est un véhicule d'opération qui va passer à côté d'un relief, qui va peut-être contourner un relief, une montagne et qui veut voir avant de contourner s'il n’y a pas une menace de l’autre côté, donc il va envoyer le drone, poursuit l'ingénieur. L’appareil va juste regarder au-dessus la végétation, là où normalement les moyens de goniométrie qui seraient au sol ne verraient pas d'éventuelles menaces, lui va pouvoir détecter la menace. De plus, de l'autre côté, les forces ennemies voyant un drone arrivé, vont commencer à communiquer pour dire, attention, il y a un drone, et ce sera encore plus simple de les détecter. » Un capteur totalement passifAutre innovation, l’Eagler Traker positionne directement sur une carte les émissions repérées, sans lui-même pouvoir être détecté. « Le capteur est totalement passif, précise Nicolas Fauvet. Ce n’est pas comme un radar qui va émettre une onde qui sera réfléchie. Là, on va vraiment capter l'ensemble des signaux qui peuvent être dans les environs. Donc ce capteur-là n'est pas détectable. Si on utilise ce type de drone alimenté par un câble de fibre optique, c'est la totalité du système qui est passive et donc on peut protéger un campement. Ça va donner l'équivalent d'une antenne, d'un pylône d’une hauteur de 100 mètres et on va avoir une capacité de détection des signaux qui est de plusieurs dizaines de kilomètres. Cet équipement fait également ce qu'on appelle de la remontée de réseau. Par exemple, quand on va détecter que plusieurs communications arrivent à un même point, c'est en général un centre de commandement, on va pouvoir remonter comme ça le réseau de communication, établir une situation tactique. » Les premières unités de série seront disponibles en fin d’année. C’est aussi pour les industriels l’un des retours d’expérience ukrainien : être capable de produire vite et en quantité. À lire aussiAu Salon des forces spéciales, les drones militaires s'imposent pour tous types de missions
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  • Au Salon des forces spéciales, les drones militaires s'imposent pour tous types de missions
    Le Salon des forces spéciales et de l’armement terrestre (Sofins) avait lieu cette semaine à côté de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Dans les allées, il y avait des drones à foison : reconnaissance, détection ou attaque. Tour d’horizon des nouveautés de ce secteur très dynamique. Au Sofins, les forces spéciales françaises font toujours une démonstration : ces hommes de l’ombre débarquent en hélicoptère, c’est classique ; sauf que cette fois, l’hélicoptère a préalablement lâché des drones qui à leur tour ont lâché d’autres drones destinés à détruire, par exemple un pick-up.Dans les allées du Sofins, les drones sont donc partout pour la plus grande satisfaction du délégué général de l’armement, Emmanuel Chiva : « L'art de la guerre a changé, la démocratisation aussi. Le nivellement qui est apporté par les drones, qui sont tirés normalement par l'industrie du divertissement aujourd'hui, arrive sur le théâtre d'opérations. Il faut d'abord s'adapter, se dire qu'il n’y a pas un seul système qui permet de réaliser une seule fonction, mais se dire qu’il y a plein de drones. Et si ça se trouve que dans l'armée de terre, il y aura 10, 15, 20 types de drones différents. Le drone de contact c’est la future grenade du fantassin, avec notamment des drones qui larguent des petites munitions télé opérées. Et je pense qu’il ne faut prendre aucun retard dans ce développement. »Le drone de contact, la nouvelle grenade du fantassinLes industriels espèrent vite passer à la production de masse, à l’instar de l’Akeron proposé par le missilier MBDA, le directeur programme nous présente le RCX 50, le plus petit modèle d’une nouvelle gamme de MTO, c’est une munition télé opérée pour le combat rapproché : « On vient de franchir un jalon clé. On a réalisé le premier tir à charge active de cette MTO française. RCX 50, c'est une munition de 2 kilos avec une capacité anti blindé léger et une portée de 5 à 10 km et nous serons prêts à la produire à la fin de cette année 2025. On pourra très rapidement viser des cadences de plusieurs centaines de munitions par mois ». Autre grand industriel, Thalès mise de son côté sur Toutatis, un engin de 4 kilos précise l’ingénieur Gilles Labit, il peut marauder 45 minutes à la recherche d’une cible, « On lance une petite série d'ici la fin de l'année, hein ? Plusieurs dizaines d'exemplaires. Et ce qu'on souhaite faire, c'est arriver à en fournir aux forces pour qu'ils soient capables de les opérer et de les déployer au sein des régiments ».Le graal, être sélectionné par les arméesÊtre sélectionné par une armée c’est aussi l’ambition d’Aeryx System, une PME de seulement 16 salariés avec à sa tête un tout jeune patron : « Je suis Clément Picaud, le cofondateur et directeur général de la société. Avec mon associé, on a été diplômé il y a 4 ans et en sortant des études, on s'est lancés tous les deux. Nous, notre technologie, c'est une propulsion qui a la capacité de s'orienter et de s'incliner dans toutes les directions de l'espace, sans aucune limite jusqu'à 200 km/heure. Typiquement pour cet appareil de la gamme micro, on a un kilo de charge utile pour deux types d'applications, donc typiquement de la munition télé opérée et surtout principalement le secteur sur lequel on se positionne le plus : la lutte antidrone. C'est un appareil qui du fait de sa vitesse et de sa manœuvrabilité va être capable de prendre en chasse d'autres appareils et créer des bulles de protection. Donc en heat to kill sur un autre appareil ». Le laser s'invite dans la défense antidroneLa lutte antidrone s’étoffe aussi et le laser de défense entre en jeu Teddy Albion de la société Cilas, « HELMA-P pour énergie laser for multiple applications, c’est une arme laser antidrone, arme qui a été déployée pour la protection des Jeux olympiques et qui a été acquis par la France et qui sera déployée dès la fin de l'année. Nous aujourd'hui, avec un laser de deux kilowatts, on neutralise un drone à un km en trois secondes ». Protection, reconnaissance, détection, attaque et même ravitaillement les drones s’imposent partout, pour preuve les forces ukrainiennes, en 2025, comptent en utiliser plus de 4 millions d’exemplaires.À lire aussiDéfense: le salon des forces spéciales, le Sofins, ouvre ses portes à Souge en France
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  • Déploiement de forces européennes en Ukraine, une solution très hypothétique
    Une trentaine de pays alliés de l'Ukraine étaient réunis, le jeudi 27 mars, à Paris pour un sommet destiné à finaliser des « garanties de sécurité » pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen si un accord de paix est trouvé. Les Britanniques et les Français à l'origine de cette initiative vont, dans les prochains jours, envoyer une mission en Ukraine pour préparer ce que sera le format de l'armée ukrainienne ainsi qu'un possible déploiement de forces. Un chemin difficile à tracer. Premier axe d'effort : un soutien accru à l'armée ukrainienne, car a insisté Emmanuel Macron la meilleure garantie de sécurité pour l'Ukraine, c'est l'armée ukrainienne elle-même. Il faut désormais déterminer le format d'aide pour cette armée : un format finlandais avec une population en armes, plus précisément composée de plusieurs centaines de milliers de réservistes. Un modèle d'armée qui tient le front ou une armée prête à repartir à l’offensive. Et si cela ne suffit pas, en deuxième ligne, la plus discutée, les pays européens volontaires envisagent de déployer des troupes au sol.Et tout a commencé le 17 février dernier rembobine le diplomate Jean de Gliniasty : « le 17 février, Emmanuel Macron réunit ses collègues européens pour essayer de répondre à un questionnaire de six questions présentées par l'administration Trump qui tournait autour de qu'est-ce que l'Europe est prête à faire en matière de garanties de sécurité pour l'Ukraine et quel soutien elle attend des États-Unis dans ce domaine. L'Europe a essayé d'avancer sur deux fronts, si j'ose dire. D'une part, renforcer son potentiel militaire, ce sur quoi tout le monde est d'accord, et d'autre part, essayer de travailler sur les garanties de sécurité que l'Europe peut fournir. Et là, évidemment, c'est beaucoup plus difficile parce que une partie des Européens seulement est d'accord pour le faire. La présence de troupes européennes, sur le territoire ukrainien sera s'il y a un accord réglé par l'accord. Et là c'est très peu probable parce que les Russes n'en veulent pas et les Américains deviennent réticents puisqu'ils considèrent de plus en plus que les Européens sont plutôt un obstacle pour le progrès de la négociation ».À écouter aussiDes soldats européens bientôt en Ukraine ?Des troupes au sol : une option défendue par Londres et ParisCette hypothèse a été posée dès le 11 mars dernier lors de la réunion des Chefs d’État-Major par l'amiral Britannique Tony Radakin et le général français Thierry Burkhard. Un véritable tournant puisque dix chefs d'États-Majors européens réunis ce jour-là à Paris avaient indiqué avoir un feu vert de leur gouvernement pour envisager une telle mission.Un déploiement qui ne sera pas une force d'interposition ont précisé Français et Britanniques, mais qui pour être dissuasif devra être composé de grandes unités soit près de 30 000 hommes. Mais faut-il placer cette force en Ukraine, ou se limiter à des missions de protection sur le flanc est européen ? Envoyer nos meilleures troupes c’est un pari risqué analyse Philippe Gros de la Fondation pour la recherche stratégique : « La guerre en Ukraine, c’est un champ de tir avec des milliers de drones par jour qui frappent sur tout ce qui bouge. Toutes les manœuvres sont tuées dans l'œuf. Vous ne pouvez pas dissuader sans avoir d’importantes réserves. Cette histoire de troupes, elle est dans les limbes depuis plusieurs mois. Tout ça ne reposait que si derrière vous aviez la garantie américaine, la réassurance de Washington. Donc ça tombe à l'eau ».Une force européenne qui pourrait être dans le collimateur de MoscouIl faudra au moins six mois disent les militaires, pour déployer des hommes au sol. Il faudra aussi mesurer tous les risques, souligne Vincent Tourret de l’Université de Montréal : « En termes de matérialisation d'un engagement, il n'y a pas mieux que la présence au sol. Par contre, après vient tout de suite la question de la crédibilité, du format et de la mission. Si c'est pour créer une FINUL 2.0 (Finul, Force intérimaire des Nations unies au Liban) sous menace d’Iskander (système russe de missile balistique à courte portée ou moyenne portée de nouvelle génération), je trouve que c'est une très mauvaise idée. Parce que nos brigades même mises sur trois directions différentes à 50 km de la zone du front, ou même plus loin, elles n’auront pas la capacité de peser sur l'escalade avec la Russie. Donc pourquoi, avant d’aller à l'étape du sol, ne pas d’abord passer par l’étape aérienne, le contrôle du ciel, ce qui me paraît être un prérequis ». L'utilisation d'avions de chasse le long de la frontière ukrainienne serait plus rapide et tout aussi dissuasif font d’ailleurs entendre d'autres voix. Les questions ne manquent pas, mandat a été donné aux militaires français et britannique de se rendre en Ukraine pour étudier toutes les options.À lire aussiUkraine: un consensus européen se dessine pour soutenir l'armée ukrainienne, selon Sébastien Lecornu
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  • La Marine française part à la conquête des grands fonds marins
    La Marine française porte l’ambition de devenir une référence mondiale dans la maitrise des grands fonds marins où reposent des câbles stratégiques. Pour maitriser ces espaces, depuis trois ans, les forces navales françaises développent une capacité souveraine pour agir dans la profondeur des océans. D’une importance majeure, les grands fonds marins sont pourtant moins connus que la surface de la Lune. Et pour la Marine nationale, le réveil a sonné en 2007, quand un sous-marin russe a réussi l’exploit de déposer à l’aplomb du pôle Nord, par 4 000 mètres de fond, un drapeau en Titane aux couleurs de la fédération de Russie. Un véritable signalement stratégique, se souvient le Contre-Amiral Cédric Chetaille, coordinateur central pour la maitrise des fonds marins : « Un message qui voulait nous dire, c'est un espace commun, mais en fait, c'est un espace qui appartient à ceux qui sont capables d'agir et d'intervenir à cet endroit-là et de dire "moi, je suis capable de le faire, Vous, vous n'êtes pas encore capable de le faire". Donc aujourd'hui, on est en train de rattraper ce retard et on sera à très court terme capable de faire le même type de mission. » Objectif : 6 000 mètres de fondPour accéder aux grands fonds, la Marine nationale peut déjà compter sur plusieurs robots autonomes pouvant descendre jusqu’à 2 000 mètres. Et à court terme, dit Cédric Chetaille, l’objectif est 6 000 mètres : « les 6 000 mètres correspondent à une ambition et à la vocation mondiale de la Marine française. On déploie nos forces partout dans le monde. On est capable d'atteindre 97 % du plancher des océans quand on est capable d'aller à 6 000 mètres de fond. Pour pouvoir percer l'opacité de ce milieu-là, il faut être à quelques dizaines de mètres. Et quand on a la volonté, avec un robot, d'être capable de ramasser, de sectionner, de rassembler, de nouer, d'agir, il faut maintenir ce robot à quelques dizaines de centimètres de sa cible. » À lire aussiLes câbles sous-marins : une bataille géopolitique à surveillerNature des sédiments, variations du champ magnétique, cartographie : autant d’éléments qu’il faut maitriser et la vitesse des manœuvres sous l’eau est également un élément clé. « Le milieu sous-marin ne permet pas une communication continue avec l'engin, poursuit le contre-amiral Cédric Chetaille. Rapidement, le drone va aller plus loin, plus profond. Il leur faut une autonomie décisionnelle pour optimiser leur mission en fonction de ce qu'ils vont voir. Après la mission, quand on récupère le drone, il faut tout décharger rapidement pour pouvoir réorienter la mission suivante. Et c'est ce cycle d'observation par le drone, puis exploitation de la mission, décision et orientation de la mission suivante qu'il faut mener le plus rapidement possible pour obtenir un cycle qui soit supérieur à celui de nos adversaires. » Le Yantar: un navire espion russe taillé pour les grands fondsL’intensification de la compétition au large s’accompagne de nouvelles menaces sous la surface, câbles de télécommunications sectionnés accidentellement ou volontairement, la guerre hybride se joue aussi dans les grandes profondeurs.Et dans le collimateur des marines de l’Otan, il y a le navire espion russe Yantar, un bâtiment souvent présent le long des côtes européennes. « Le navire russe Yantar, c'est un navire très intéressant parce que c'est un des très rares navires au monde qui est spécialisé et qui est très moderne pour mettre en œuvre des capteurs et des engins en toute discrétion et qui vont aller très profond, explique le contre-amiral Cédric Chetaille. C'est un navire qu'on surveille, c'est un navire qu'on traque pour l'empêcher de nuire à nos intérêts et de restreindre ce qu'on appelle notre liberté de manœuvre. Ça veut dire qu'on ne veut pas que l'usage potentiel des fonds marins à partir d'un navire comme le Yantar ne nous contraigne. On peut imaginer que le Yantar militarise les fonds marins en disposant des capteurs, et ainsi dispose d'une meilleure connaissance des fonds marins que nous. Il faut donc aller observer le Yantar, aller dans les zones où son activité nous semble suspecte et se donner les moyens de l'empêcher de nous nuire. »Nouveau lieu de compétition, la maitrise des grandes profondeurs s’impose en particulier pour la France qui possède le deuxième domaine maritime mondial. Mais c’est aussi un défi technologique qui à ce jour n’est à la portée que de quelques marines.À lire aussiLe sous-marin nucléaire «Suffren» va changer la donne pour la marine française
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  • Face aux bouleversements stratégiques, l'Europe est à la croisée des chemins
    La réunion s'est déroulée mardi 11 mars, en marge du « Paris Defence & Strategy Forum », Emmanuel Macron a échangé avec 30 chefs d’état-major de l’Union européenne et de l’Otan dont le Royaume-Uni et la Turquie. Un format de rencontre à huis clos singulier pour les chefs militaires qui ont abordé les garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine dans la perspective d’un cessez-le-feu. Les entretiens ont également porté sur le réarmement nécessaire de l’Europe, qui face aux bouleversements stratégiques, est à la croisée des chemins. Trente chefs d’état-major autour d’une table, ce n’est pas courant et cela souligne la crainte que fait peser la Russie. L’Europe, mise au ban des négociations américaines et russes, saisit l’opportunité offerte par Paris cette semaine pour faire entendre sa voix et sa position : pas question de lâcher l’Ukraine. La sécurité de l’Europe est en jeu, mais pour y parvenir, il faut être crédible, plaide le géopolitologue Nicolas Tenzer : « C'est soit la défaite, soit la victoire. On est malheureusement dans une situation de tout ou rien. Ça veut dire réarmer, réarmer, réarmer et se mettre en capacité de remplacer en quelque sorte les États-Unis défaillants. Et là aussi, faisons très attention aux discours de propagande. Il ne s'agit pas d'une guerre entre l'OTAN et la Russie. Ni de la 3ᵉ Guerre Mondiale, mais c'est véritablement conventionnellement être capable de résister et à un moment de repousser les forces russes en dehors des territoires qui ne lui appartiennent pas. » À lire aussiFrance: les députés adoptent une résolution de soutien à l'Ukraine appelant à saisir les avoirs russesL’Europe ne doit pas décrocher dans le domaine spatialAprès les chefs d’état-major, cinq ministres de la Défense : polonais, italien, allemand, britannique et français - réunis en format E5 à Paris - ont dessiné les contours d’un réarmement de l’Europe et des trous capacitaires à combler. C’est ce qu’a martelé mercredi aux côtés de ses homologues, Sébastien Lecornu ministre français des Armées : « Le premier, c'est évidemment la défense Sol-Air, c'est un des éléments importants du retour d'expérience, non seulement de la guerre en Ukraine, mais aussi de ce qui se passe aux proches et au Moyen-Orient. Cela vaut pour le haut du spectre, jusqu'à la lutte antidrones. Des initiatives capacitaires sont sur la table, mais on le sait, elles sont trop longues. La 2ᵉ, c'est évidemment la question du spatial, sur lequel le risque de voir l'Europe décrocher est un risque immense. Il y a aussi la dépendance à Starlink. Et puis enfin des autres questions liées aux munitions, liées à ce qu'on appelle l'alerte avancée. L'alerte avancée, c'est la capacité souveraine de constater un départ de missile venu de Russie ou d'Iran, la compréhension de cette menace est un des sujets sur lesquels nous devons avancer. »Deux positions doctrinales qui se percutentFace à un possible désengagement américain, l’Europe doit bâtir son autonomie stratégique, concept cher à la France. Deux transitions doctrinales doivent désormais se croiser, souligne David Behar, directeur adjoint du centre d’Analyse, de prévision et de stratégie au quai d’Orsay, « Il s'agit de passer d'une autonomie stratégique nationale à une autonomie stratégique nationale couplée à un effort spécifique sur les coopérations européennes. Mais il y a encore un changement de paradigme à faire côté français qui n'est pas simple, qui est d'arriver à penser les cycles d'acquisition d'équipements, les cycles de programmation en coopération avec un certain nombre de partenaires européens. Et c'est ce défi qui attend la France. Du côté de nos partenaires européens, c'est un autre défi qui est d'accepter l'idée d'une préférence européenne et un peu moins systématiquement avec le partenaire américain. »Le bouleversement stratégique oblige l’Europe à accélérer : dans les deux prochaines semaines, 15 ministres de la Défense européens se réuniront avec l’ambition de porter une nouvelle architecture de sécurité.À lire aussiUkraine: un consensus européen se dessine pour soutenir l'armée ukrainienne, selon Sébastien Lecornu
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À propos de Lignes de défense

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
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