Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin ...
Épisodes disponibles
5 sur 24
Les Européens face à la loi du plus fort
Qui aurait pu prédire qu’en 2025, le vieil adage « Si tu veux la paix, prépare la guerre » deviendrait d’une actualité brûlante ? Il n’aura fallu que quelques semaines à Donald Trump pour provoquer un basculement de l’ordre mondial : guerre commerciale tous azimuts, fin annoncée du parapluie américain qui protégeait l’Europe depuis 1945, humiliation sidérante de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et alignement de Trump sur le discours du Kremlin… Un séisme pour les Européens qui prennent brutalement conscience de leur vulnérabilité face à la menace russe. Depuis, les 27 travaillent à la mise sur pied d’une Europe de la défense et planchent sur l’envoi de forces en Ukraine pour garantir la paix et la sécurité... Tandis que les pourparlers de Donald Trump avec Kiev et Moscou pour obtenir un cessez-le-feu s’éternisent, Vladimir Poutine préférant jouer la montre…La Russie représente-t-elle vraiment une menace existentielle pour les pays européens ? Les États-Unis sont-ils désormais nos adversaires ? L’OTAN est-elle condamnée à disparaître ? Comment répondre à la volonté d’hégémonie américaine proclamée par Donald Trump ? Quelle place pour la diplomatie quand la loi du plus fort, de l’Ukraine à Gaza l’emporte sur le droit international et le respect des droits humains ? Avec- Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, professeur émérite à Sciences Po Paris et enseignant-chercheur associé au CERI, le Centre d’études et de recherches internationales, a publié en 2024 « L'art de la paix » chez Flammarion - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, auteure de «Géopolitique de l’ingérence russe : la stratégie du chaos», aux Éditions PUF (2025)- Pierre Servent, docteur en Histoire, spécialiste des questions de défense et de géopolitique, a publié «Le monde de demain. Comprendre les conséquences planétaires de l'onde de choc ukrainienne», chez Robert Laffont (2022).
--------
France/Algérie : l’escalade jusqu’où ?
Depuis juillet 2024, les relations entre la France et l’Algérie n’ont cessé de s’envenimer : c’est la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental qui a mis le feu aux poudres ; une décision perçue comme une provocation par Alger, soutien historique du Front Polisario. La crise diplomatique s’est aggravée mi-novembre avec l’arrestation à l’aéroport d’Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité nationale.Ces dernières semaines, le ton est encore monté d’un cran entre les 2 pays après le refus de l’Algérie de réadmettre sur son sol un certain nombre de ses ressortissants que la France souhaitait expulser.Paris menace désormais Alger de remettre en cause l’accord bilatéral de 1968 qui régit les conditions de circulation, de séjour et d’emploi des Algériens en France. De son côté, Alger rend Paris responsable de l’escalade et promet une réciprocité stricte et immédiate à chaque refus de visas.Jusqu’où peut aller cette nouvelle crise diplomatique entre l’Algérie et la France ? Le travail mémoriel censé panser les plaies toujours à vif de la colonisation reprendra-t-il un jour ? La coopération sécuritaire est-elle menacée ? L’Algérie va-t-elle chercher à renforcer ses liens avec d’autres puissances, en réponse aux tensions avec Paris ? Quels gestes concrets pourraient être faits de chaque côté de la Méditerranée pour ramener un peu de sérénité ?Trois invités : - Benjamin Stora, historien, spécialiste de l’Algérie, co-auteur avec Nicolas Le Scanff de la bande dessinée « Les Algériens en France. Une histoire de générations » (éditions la Découverte).- Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et du monde arabe, chercheure associée à l’Université de Paris 1 - Panthéon Sorbonne (Laboratoire SIRICE), co-autrice avec Pierre Vermeren, de « Dissidents du Maghreb » aux éditions Belin- Emmanuel Alcaraz, agrégé et docteur en Histoire, chercheur associé à Mesopolhis (Sciences-Po Aix), a publié en 2024 « France-Algérie, de tragédies en espérance » chez Golias Édition et a co-dirigé « L'Afrique du Nord en mouvement, entre mobilisations populaires et restauration autoritaire », ouvrage à paraître aux éditions du Croquant.
--------
Le Panama, otage de la rivalité entre Washington et Pékin
Réélu président des USA, Donald Trump réaffirmait en janvier dernier (2025) qu’il voulait reprendre le canal de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers ce petit pays d’Amérique centrale. Ledit canal appartient au Panama depuis 1999 et il continue d’obséder l’Amérique. (Rediffusion) Interrogé sur la possibilité d’employer l’armée pour annexer cette artère vitale du transport maritime mondial, le chef de la Maison Blanche a répondu qu’il ne pouvait pas assurer qu’il ne le ferait pas. Construit par les Américains, ce qui entretient à leurs yeux leur légitimité, le canal s’inscrit dans la doctrine Monroe, selon laquelle les États-Unis ont une forme de pré-carré, de contrôle sur l’Amérique latine. La crise générée par Trump sur le Panama ne manquera pas d’avoir des implications largement plus importantes en Amérique latine. Invités : Virginie Saliou, chercheuse en sécurité maritime à l’IRSEM, Institut de Recherche stratégique de l’École Militaire et titulaire de la chaire mers, maritimités et maritimisation du monde de Sciences Po Rennes Par téléphone, Frédéric Lasserre, professeur de Géographie politique à l’Université Laval au Québec et titulaire de la Chaire de recherches en Études indo-pacifiques Depuis les studios de nos confrères d’ICI Tours, Kevin Parthenay, professeur des Universités en Sciences politiques et membre de l’Institut Universitaire de France.À lire aussiLe canal de Panama: les enjeux réels et symboliques d'un lieu de pouvoir
--------
Groenland : un territoire arctique, objet de convoitises
Le Groenland a rendez-vous avec sa population, le 11 mars 2025, dans le cadre d’élections générales anticipées afin de remanier le Parlement du pays, à un moment où les relations avec le Danemark, l’Europe et Washington se trouvent à un point critique. La nation inuite est sous haute surveillance depuis que le président américain Donald Trump a renouvelé ses revendications sur l’île arctique, refusant d’exclure le recours à la force militaire pour s’en emparer. Pays semi-autonome dépendant du Danemark politiquement et financièrement, le Groenland reçoit de Copenhague une subvention globale de 500 millions d’euros par an. La question de l’indépendance totale est un sujet de débat. Des sondages récents ont montré que si la grande majorité des Groenlandais sont favorables à l’indépendance, peu d’entre eux sont prêts à compromettre leur niveau de vie pour y parvenir. Quatre fois plus grande que la France, l’île arctique est un enjeu géopolitique pour les États-Unis. Et fait l’objet de convoitises également de la part de la Chine et de la Russie. Avec plus de deux millions de kilomètres carrés, situé au nord-est du Canada dont il est séparé par 26 kms de détroit de Davis, le Groenland et ses 56.000 habitants sont positionnés géographiquement en Amérique du Nord, mais font partie de la sphère économique et juridique de l’Europe en raison de leur appartenance au Danemark, État membre de l’Union européenne. Regard sur ce territoire trop méconnu des grandes nations européennes.Invités : Damien Degeorges, consultant basé à Reykjavik en Islande et docteur en Sciences Politiques, spécialiste du Groenland. Auteur de « Terres rares : enjeu géopolitique du XXIè siècle », Éd. L’Harmattan Florian Vidal, chercheur à l’Université de Tromso, l’Université de l’Arctique de Norvège Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles, directeur de recherche à l’IRIS et chercheur associé à Economix.
--------
La Pologne en position d'équilibriste
Le camouflet essuyé par Zelensky à Washington, où il n’a pas obtenu les garanties de sécurité ni même le financement militaire espérés, met la Pologne dans une position délicate. Varsovie doit à la fois gérer son soutien à l’Ukraine et maintenir une relation forte avec les États-Unis, son principal allié jusqu’à présent en matière de sécurité. C’est à la Pologne que le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth a réservé sa première visite bilatérale européenne. Les USA considèrent la Pologne comme un allié exemplaire sur le continent.Un statut que la Pologne doit à ses 4,7% de PIB consacrés à la défense en 2025, la part la plus élevée au sein de l’OTAN. Surtout, une grande partie de ces fonds sont destinés à l’achat d’équipements militaires américains, en attendant le juteux contrat de 96 hélicoptères AH-64E Apache, signé en Août 2024 pour plus de 10 milliards de dollars. L’attitude de Trump marquant un désengagement américain n’en a pas moins créé une onde de choc en Pologne. À l’heure où l’administration Trump refuse d’envoyer ses forces en Ukraine dans le cadre d’une éventuelle mission de maintien de la paix et annonce la suspension de son aide à Kiev, les pays d’Europe centrale et orientale comme la Pologne, les pays baltes et la Roumanie qui ont toujours vu les États-Unis comme leur principal garant de sécurité contre la Russie sont en perte de confiance dans le soutien inconditionnel américain. La boussole stratégique polonaise va-t-elle pour autant changer ?Notre invité est Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France à Varsovie. Professeur de Relations internationales à Sciences Po. « Pologne, histoire d’une ambition. Comprendre le moment polonais », aux éditions Tallandier.
--------
À propos de Géopolitique
Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin que soient expliqués et mis en lumière les différents mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement. Les invités de Géopolitique confrontent leurs regards sur un sujet d’actualité internationale. Une émission présentée par Marie-France Chatin. Réalisation et technique : Mathias Golshani. Avec la collaboration de Cécile Lavolot. *** Diffusions le samedi et le dimanche à 18h40 TU vers toutes cibles.