Signal sur bruit

Dans cet épisode de Signal sur bruit, Anaïs Meunier accueille Victor Chomel, chercheur à l’Institut des Systèmes Complexes (CNRS), pour plonger au cœur de la manipulation de l’information. Ensemble, ils analysent comment les algorithmes des réseaux sociaux et les modèles de langage influencent nos perceptions et nos choix et vont aborder différents thèmes :- comment les algorithmes hiérarchisent et diffusent les contenus pour maximiser l’engagement, avec des effets subtils mais puissants sur les opinions.- Les modèles de langage : leur rôle dans la propagation ou la correction des désinformations et leur potentiel à manipuler ou orienter les débats.- Les nouveaux comportements des utilisateurs. Face à une méfiance croissante envers les plateformes sociales, un glissement s’opère du capitalisme de l’influence vers un capitalisme de la confiance. Les utilisateurs se recentrent sur des réseaux restreints et fiables pour interagir.Crédits musicaux : Le serpent noir (Térence Meunier), Nightwalk (Airtone), HER soundtrack (Arcade Fire), extrait de l'épisode 5 de la saison 5 de la Préhistoire du Futur de Benjamin Abitan (France Culture).

Le 24 mai dernier, je suis allée rencontre David Chavalarias à l’institut des systèmes complexes, qui est une unité de service et de recherche du CNRS. Je souhaitais l’interviewer autant pour parler de son livre, Toxic Data que je ne saurais trop vous recommander, que pour le site qu’ils ont développés, le Politoscope qui permet de suivre et d’analyser les prises de paroles des politiques sur les réseaux sociaux. Je me suis donc rendue dans les bureaux de l’ISC à un moment clé de la politique française puisque nous étions juste après la présidentielle, ce qui nous permettait déjà de tirer quelques leçons de l’observation des réseaux sociaux pendant cette période et de mettre en lumière les éléments clés du livre de David Chavalarias (sorti en mars de cette année), après quelques mois d’activités très denses sur les réseaux sociaux en général et Twitter en particulier.Crédits musiques : Nightwalk (Airtone) ● Grand ordinateur (Térence Meunier) ● Elevation of Love (Esbjorn Svensson Trio) ● Struggle for Pleasure (Wim Mertens)

Camille Morel est l'auteure d'une thèse de droit intitulée : L’état et le réseau mondial de câbles sous-marins, soutenue à Lyon le 18 novembre 2020.Cette thèse s'intéresse à un réseau qui supporte 98 % des liaisons internet mondiales, dont la structure, la maintenance et la mise en place ont peu changé depuis le 19e siècle, et qui est déployé sur les milliers de km, entre différents continents.Cette infrastructure appartient à la fois à la couche physique du cyber et au champ maritime, ce qui tend à complexifier son étude notamment lorsque l’on doit aborder ce sujet dans le cadre d’une thèse de droit. Enfin, elle fait appel, pour son fonctionnement, à des acteurs très divers : des entreprises privées, des équipementiers, des fabricants de câbles, les États bien sûr, mais également, et de plus en plus, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui développent et font installer leurs propres câbles). C'est donc cette infrastructure stratégique que nous allons explorer aujourd'hui dans cet épisode de Signal sur bruit.

Cet épisode est consacré au livre de Bertrand Boyer : Guérilla 2.0, guerres irrégulières dans le cyberespace paru aux éditions de l'école de guerre en 2020. En compagnie de l'auteur, officier des troupes de marine, saint-cyrien, breveté de l'école de guerre et diplômé de Telecom Paristech, nous essayons de définir ce qu'est la guérilla 2.0 et la place qu'elle occupe aujourd'hui dans le champ des guerres irrégulières. Mais c'est surtout l'opportunité de réfléchir plus largement à la question de la guerre de l'information ainsi qu'à l'impact des nouvelles technologies dans la conduite de la guerre.Crédits musiques : Nightwalk (Airtone) ● DJ Muxol ● I live for this shit (Mr Robot) ● We gotta get out of this place (The animals)● The Passenger (Iggy Pop)