Chloé Thibaud, autrice et journaliste, au café les Tournesols pour son livre Désirer la violence
Venez écouter Chloé Thibaud parler féminisme, cinéma et violence ! Il y a des livres qu’on aimerait ne pas avoir lus tant ils changent notre manière d’aimer certaines choses de notre quotidien. Celui écrit par mon invitée appartient à ceux là. Dans Désirer la violence (aux éditions Les Insolentes), on est confronté à ce qu’on n’avait pas vraiment envie de voir même si c’était planté comme un nez au milieu d’une figure… artistique, je parle de l’omniprésence de la misogynie, du sexisme, du masculinisme et autres discours déviants et violents dans la pop culture, entendez par là, dans le cinéma, la musique, la peinture, la littérature, les séries tv, la publicité, bref tout ce à quoi on n’échappe pas et qui nous influence à notre insu jusqu’à modifier nos comportements en société.Car oui, spoiler alert de la pub au pur divertissement, insidieusement, un processus de manipulation s’opère sur notre façon de penser le monde . Et alors me direz-vous ? Il n’y a qu’à faire la part des choses. Bien sûr, vous répondrai je mais ce n’est pas si simple ! On parle d’un film, d’une chanson, qui dans ses images ou ses paroles banalise et rend acceptable la brutalité ordinaire, de la claque au viol. Si l’autrice de cet essai peut se targuer de recevoir régulièrement volées de bois vert et tombereaux d’insultes pour avoir dénoncé la violence sous jacente chez des génies tous arts confondus, c’est que sa parole fait réfléchir et bûcher le système patriarcal.J’imagine que c’est dur pour elle, éreintant même, éprouvant de se prendre ce mur de commentaires vindicatifs, cimenté à la bêtise crasse. Moi, je l’ai touché du doigt, ce mur, il n’y a pas si longtemps avec Régis. Régis, c’est son vrai prénom, ce n’est pas un hommage au sketch des Nuls même si la réalité a fini par rejoindre la fiction , Régis donc , est venu commenter sur Instagram un extrait de mon interview de Giulia Foïs.Faisant fi des propos de mon invitée, Régis y est allé de son « not all men » « pas tous les hommes. » D’ailleurs son épouse pouvait en témoigner, il aide à la maison… une perle ce Régis, revenant inlassablement à la charge pour défendre son bout de gras, méprisant le cœur du sujet , le problème d égalité homme/ femme dans toutes les strates de la société mis en exergue par Giulia Fois .Ce qui avait scandalisé sa conscience victimaire, c’était que mon invitée puisse parler de féminisme. Dans les commentaires, j’avais beau, comme avec un copain un peu lourdingue ou bourré, d’homme à homme, entre couilles, essayer de ramener Régis à la raison, ou sur le chemin d’une réconciliation même timide. Rien n’y faisait. Régis restait sourd à tout argument.Pour lui, en résumé « les féministes faisaient chier » alors oui la dessus je le rejoins elles nous font chier car elles nous plongent le nez dans notre propre caca, et c’est fort déplaisant. Preuve que le travail d’anthropologie culturelle de mon invitée est salutaire, non …indispensableSa démonstration dans Désirer la Violence, toute implacable qu’elle soit, ne se fait jamais dans l’animosité ou la rancoeur. Elle est humanisée parce que racontée par le prisme de son expérience, d’anecdotes humoristiques ou poignantes .C’est donc pour en savoir davantage que ce que son compte Instagram et ses livres - car il y en a plusieurs !- donnent à comprendre sur elle, sur son tatouage dans le dos et surtout sur sa pensée acérée que je j'ai retrouvé Chloé Thibaud au café Le Tournesol rue de la gaité à Paris pour prendre avec elle un café au comptoir.présenté par Alexis Himeros :https://www.instagram.com/alexishimeros/Enregistré au cafe Le Tournesolhttps://www.reserverbarparis.fr/bar/le-tournesol/instagram Chloe Thibaud :https://www.instagram.com/chloe_thbd/