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La Pause géopolitique

Podcast La Pause géopolitique
Anne Battistoni, Major-Prépa
La Pause géopolitique est un podcast qui permet de prendre du recul sur les grands événements géopolitiques contemporains. À partir d'un événement d'actualité, ...

Épisodes disponibles

5 sur 39
  • Les minerais, or noir du XXIe siècle ?
    En France, en 2022, l’ancien patron de Peugeot Citroën, Philippe Varin, a rendu un rapport sur les métaux critiques : il montre que le pays dépend à près de 100% de l’extérieur pour ses approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique. Comme bien des pays développés, la France a progressivement fermé ses mines et abandonné la filière minière pour des raisons à la fois économiques - coûts plus élevés que la concurrence - et environnementales. Certes, les ressources du sous-sol français sont limitées mais c’est aussi la filière du raffinage qui fut abandonnée. Lorsqu’un industriel a besoin de métaux, il utilise des minerais qui ont déjà subi une première transformation. Entre le produit extrait de la mine et le produit fini, se situe l’étape du raffinage qui a pour but d’extraire le précieux métal de la quantité de terre et d’autres roches avec lequel il est amalgamé. Le processus de séparation nécessite beaucoup d’énergie, d’eau et est potentiellement source de grandes pollutions. Ainsi, alors que, dans les années 1980, le groupe français Rhône-Poulenc purifiait dans son usine de La Rochelle près de 10 000 tonnes de terres rares soit la moitié du marché mondial, cette activité a été pourtant progressivement abandonnée pour des raisons environnementales (des rejets radioactifs) et de coûts. Il était bien plus commode d’importer de Chine. Aujourd’hui, après le rapport Varin, le gouvernement cherche à reprendre la main. Le code minier a été simplifié, une nouvelle cartographie du sous-sol est en cours par le BRGM, le service géologique national, et plusieurs projets industriels sont en développement. Du côté de l’extraction, le groupe Imerys souhaite ouvrir une mine de lithium dans l’Allier tandis que le français Eramet et Electricité de France veulent exploiter du lithium issu d’eau géothermale en Alsace. C’est bien une filière qu’il faut mettre en place, ainsi dans le cas de l’Allier, le projet se décline en trois étapes, l’extraction à Echassières , un site de stockage à une quinzaine de kilomètres et une usine de conversion pour le raffinage à Montluçon à une cinquantaine de kilomètres. Et l’on reparle d’ouvrir à La Rochelle, avec le groupe belge Solvay, une usine de recyclage pour récupérer des terres rares. Mais, pour aboutir, ces projets doivent surmonter deux écueils : celui du financement d’abord, car ils sont toujours très coûteux (1 milliard d’euros pour le projet de l’Allier) ; celui ensuite du débat public qui révèle la vigueur d’oppositions diverses liées à la fois aux possibles conséquences environnementales et à l’utilité réelle du projet. L’Etat lui a choisi, il considère le projet dans l’Allier d’ « intérêt national majeur », insistant ainsi sur l’aspect géopolitique de la question. S’intéresser aux matières premières, c’est donc prendre en compte une question majeure de notre siècle. Le pétrole a été l’or noir du XXe siècle. Le XXIe siècle sera donc métallique : dopée par la transition verte et la numérisation de l’économie mondiale, la demande en minerais s’envole. Or la production aujourd’hui ralentit, les découvertes de nouveaux gisements se raréfient. Les États se livrent donc à une compétition féroce pour sécuriser leurs approvisionnements.Les ressources présentes sur terre sont-elles suffisantes pour faire face à l’explosion des besoins ? Peut-on les exploiter sans détruire la planète ? Cette manne financière profite -t-elle réellement aux Etats producteurs ou sont-ils condamnés à la « malédiction des matières premières », un concept mis en valeur déjà il y a plusieurs décennies ? Les Occidentaux pourront-ils rattraper leur retard sur la Chine dans la sécurisation de leur filière minière ?
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    42:49
  • Géopolitique du Liban : un État en voie de disparition ?
    Les diagnostics posés sur l’état du Liban sont souvent dramatiques. En décembre 2020, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, exprimait par cette boutade son sentiment « Pour moi, disait-il, c’est le Titanic sans orchestre ». Dans l’ouvrage paru en 2022, l’historien et politologue Pierre – Jean Luizard n’hésite pas à parler à propos du Liban d’un pays en voie de disparition. Aux côtés de Syrie, Irak, Yémen, Libye, il le range dans la catégorie des États faillis, que l’on peut définir comme des États qui ne remplissent pas leurs missions auprès de leur population tant dans les domaines régaliens (justice, sécurité, monnaie, contrôle du territoire) que dans la fourniture de services économiques et sociaux à leur population. En un demi-siècle, le pays a connu guerre civile, offensives et occupation israélienne et syrienne, attentats et assassinats politiques en série, vacance du pouvoir politique et multiples formes d’ingérence étrangères. Or ce pays dans les années 1950 ou 1960 apparaissait comme un îlot de prospérité et de coexistence réussie, on le qualifiait de Perle du Moyen-Orient, de Suisse orientale, Beyrouth était parfois surnommée le Paris du Moyen-Orient… Quoi qu'on pense de ces qualificatifs d’ailleurs, le constat est là. Le Liban va mal, et la guerre qui l’accable fait plonger un peu plus le pays dans la nuit. Pourquoi ? Si l’État ne fonctionne pas, serait-ce parce qu’il n’existe pas ? qu’il n’y a pas vraiment eu d'État nation libanais ? Ce pays n’est-il pas une création artificielle, coloniale qui n’a pas réussi à souder la communauté de ses habitants ? Cette explication facile fait fi des fragilités internes, comme des enjeux régionaux et des interventions étrangères dans ce pays souvent perçu comme un État tampon, hier entre l’Europe et le monde ottoman, aujourd’hui entre Israël et l’Iran. La réalité est plurielle et complexe.
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    41:33
  • Géopolitique du Japon, une puissance si discrète
    Le 18 septembre dernier, un triste fait divers a accru les tensions entre le Japon et la Chine. Un enfant japonais de 10 ans aété tué, poignardé sur le chemin de son école à Shenzhen, la grande métropole technologique et industrielle du Sud Est de laChine. Celle-ci parle d’un incident isolé, mais cette attaque a eu lieu le jour anniversaire du début de l’invasion de laMandchourie par le Japon en 1931 et survient 3 mois après l’attaque en juin d’un autre enfant japonais et de sa mère à unarrêt de bus.Elle s’insère dans un climat de dégradation des relations entre les deux pays. Le sentiment antijaponais en Chinea toujours été vivace, nourri de l’héritage de la Seconde guerre mondiale. Depuis un an on observe un regain des tensions et,le 26 août dernier, pour la première fois un avion de reconnaissance de l’Armée chinoise est entré dans l’espace aérienjaponais. Il est vrai que le rapport de force entre les deux Etats a considérablement changé en ½ siècle : à la fin des années1960 le Japon était la troisième puissance économique mondiale – derrière Etats-Unis et URSS, grâce à une croissanceéconomique spectaculaire, deux fois plus rapide que celle des autres pays occidentaux. À l’époque la Chine était un paysfermé, vivant au rythme des révolutions maoïstes, isolé dans la communauté internationale et dont les habitants vivaientpauvrement. En 2010 le PIB de la Chine a dépassé celui du Japon alors N°2. Depuis, la Chine ambitionne d’être numéro 1 dans tous les domaines, développant des ambitions maritimes, elle inquiète le Japon, surtout depuis l’arrivée de Xi Jingping au pouvoir en 2013 menant une politique plus autoritaire et plus agressive. Que peut faire le Japon ?Dans sa Nouvelle histoire du Japon, l’historien Pierre François Souryi écrit en 2023 : « Méprisé par son principal allié les Etats-Unis, à peu près ignoré par les Européens, incapable de s’entendre avec son voisin russe sur une frontière communémentadmise, suscitant toujours autant d’antipathie chez son voisin sud-coréen et menacé de ses fusées par Pyongyang, tenu àdistance par une Chine prompte à raviver les cicatrices de la guerre, le Japon est pour ainsi dire inaudible sur les grandsproblèmes du monde contemporain ».Le bilan est-il vraiment aussi accablant ? pour un pays qui possède pourtant maints critères de puissance ? Revenons àl’actualité.
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    46:44
  • Le monde en 2024 : lignes de force, lignes de fracture ?
    Nous autres, Européens, vivons une période déstabilisante. Nous sommes sans doute le continent le plus préservé des soubresauts politiques, économiques et sociaux par la stabilité de nos institutions, par la protection offerte par l’Union Européenne, par le niveau de vie et la couverture sociale que nous avons construits depuis les décennies de l’après-guerre. Nous avons fortement contribué à proposer au monde un mode de règlement des conflits ou de gestion des biens publics mondiaux basé sur le dialogue, le multilatéralisme, l’édification de règles communes.Or depuis quelques années, ce monde semble en train de s’effondrer. Il est vrai que la guerre s’étend et semble toujours plus proche de nous. A moins de 5 h d’avion de Paris, des combats déchirent l’Est européen, le Caucase, le Proche-Orient, ou le Nord Sahel. Ce sentiment d’un monde qui s’effondre s’explique aussi par la panne du multilatéralisme : le dialogue, la recherche de compromis nous ont permis de vivre en paix au sein de l’Union Européenne or cette capacité à dialoguer entre grandes puissances semble au point mort. Enfin, c’est tout simplement notre place dans le monde qui est aujourd’hui remise en cause lorsque nos tentatives pour proposer des solutions via des normes, des valeurs ou des actions est rejetée.Le monde en 2024 se résume -t-il alors à une géopolitique du désordre ?Tout converge pour donner cette impression : l’extension de la guerre (guerres chaudes et meurtrières, guerres froides porteuse de tensions plus grandes encore), la contestation des démocraties, le regain des protectionnismes, la multiplication des accidents climatiques … Il est donc urgent de chercher l’intelligibilité du monde. Nous savons que nous vivons des crises multiples et que celles-ci sont la traduction du passage d’un monde ancien à un nouveau monde qui est en train de naître. Mais au-delà du recours à cette analyse (inspirée par Gramsci), ne peut-on décrypter les désordres ambiants comme une phase mettant en place de nouveaux acteurs et aussi de nouvelles règles... dessinant un nouveau monde que nous aurions intérêt à prendre en compte, à intégrer le plus rapidement possible pour y trouver notre place.Peter Drucker, l’un des pères du management, disait : « le plus grand danger dans les moments de turbulence, n’est pas la turbulence ; c’est d’agir avec la logique d’hier. » Aussi, mettons-nous au temps présent.
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    42:09
  • L’Europe centrale, nouveau centre de gravité de l’Union 20 ans après son intégration ?
    En avril dernier, les élections présidentielles organisées en Slovaquie aboutissaient à la victoire de Peter Pellegrini, candidatallié au premier ministre nationaliste et populiste Robert Fico. Cette victoire s’est largement jouée sur le thème de la guerreen Ukraine, le nouveau président affirmant qu’il était le candidat de la paix tandis que son adversaire pro-européen allaitprécipiter son pays dans la guerre par son soutien aux Ukrainiens. La Slovaquie se retrouve ainsi dirigée par un duopolepopuliste et nationaliste après la victoire de Robert Fico aux législatives d’octobre 2023. Son gouvernement qui vient par exen mars d’annoncer la suppression de l’instance judiciaire chargée de lutter contre la corruption, s’annonce illibéral. LaSlovaquie rejoint ainsi la Hongrie de Orban à la fois dans la complaisance vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine et le refusd’aider l’Ukraine, et dans la critique de l’action de l’UE et la remise en cause de l’Etat de droit.Qu’en penser ? 20 ans après son entrée dans l’Union, l’Europe de l’Est semble générer des Etats qui freinent laconstruction européenne et qui rejettent un certain nombre de ses valeurs. Pourquoi ?Mais de qui parle-t-on ? L’Europe centrale et orientale a-t-elle encore une identité spécifique ? L’attaque russe sur l’Ukraineen février 2022 et la guerre qui dure depuis plus de deux ans apparaît comme un révélateur des divisions au sein de cetteEurope de l’est. L’euroscepticisme militant des démocraties illibérales (Pologne avant 2023, Hongrie, Slovaquie aujourd’hui)contraste avec l’ europhilie des Etats baltes ou aujourd’hui de la Pologne. Dans ce pays, vous vous en souvenez peut-être lesélections au printemps 2023 ont conduit à la victoire de Donald Tusk à la tête d’une coalition centriste et pro-europe quis’attache depuis à rétablir l’Etat de droit dans le pays.Comment comprendre ces évolutions et ces disparités ? Les spécificités de l’Europe centrale se sont-elles diluées en entrantdans l’Union ou bien cette intégration a-t-elle conduit à une réaffirmation de leur identité propre ? Certes aucun Etat entré ily a 20 ans ne souhaite quitter l’Union, car tous savent ce qu’elle leur apporte. Mais la question est posée : Peut-on passerd’une identité socialiste à une identité européenne facilement, en faisant l’économie d’une affirmation nationale ?Pour le dire brutalement, leur volonté affirmée clairement il y a 20 ans n’était -elle qu’un trompe l’œil masquant l’appât dugain ? en l’occurrence les aides européennes ?
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    43:11

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À propos de La Pause géopolitique

La Pause géopolitique est un podcast qui permet de prendre du recul sur les grands événements géopolitiques contemporains. À partir d'un événement d'actualité, ce podcast propose de mobiliser des concepts de géopolitique pour donner des clés de compréhension sur le monde qui nous entoure. La Pause géopolitique est animée par Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire, et proposé par Major-Prépa, le site de référence des étudiants en prépa économique et commerciale.
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Generated: 12/19/2024 - 12:21:45 AM