Retrouvez une série d'entretiens animées par Soumaya Benaissa.
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Pourquoi avons-nous une empathie à géométrie variable ? Pourquoi n'avons-nous pas le même degré d’identification à certaines parties de la population ? En d’autres termes, qu'est-ce qui donne à voir l'autre comme un semblable, dont nous pouvons comprendre et partager les émotions, ou au contraire, le marginalise et empêche tout phénomène d'empathie? Ce sont les questions auxquelles a essayé de répondre la neuro scientifique Samah Karaki, qui en tire une grande conclusion : l’empathie est très politique.
Si l’empathie à géométrie variable est en quelques sortes biologique selon ses recherches, sa construction en revanche est éminemment politique, et n’a pas grand chose de naturel. Pour qui compatissons nous, et pour qui ne le faisons nous pas, cela relève avant tout de notre construction sociale en tant qu’individu. L’empathie, ça s’encourage, se construit, se façonne, notamment par les médias, la culture, et les responsables politiques, tout comme la déshumanisation, qui est un processus très politique là encore. La déshumanisation d’un groupe social ou d’une partie de la population auprès d’une autre partie de la population est d’ailleurs le préalable pour permettre sa discrimination, les violences à son encontre, voire son anéantissement.
Pour Samah Karaki l’empathie est faillible et sélective, et elle n’est pas la solution, ce qui ne l’empêche pas de souligner le problème majeur que pose la déshumanisation. Selon elle, nous sommes tous inévitablement exclus de l’expérience des autres, et un surplus d’empathie peut même empêcher de mener une action de protection efficace. Plutôt que d’apporter à la souffrance et à l’injustice une réponse individuelle et affective, elle plaide en faveur de mesures politiques et sociales.
Alors quels sont les aspects politiques de l’empathie, quelles solutions face à ce constat ? Réponse avec Salomé Saqué et Samah Karaki dans cette nouvelle émission.
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54:55
Comment résister à la culpabilisation - avec Mona Chollet
« Qu’est-ce qui a bien pu te passer par la tête ?!» « Quelle conne » «Tu es tellement bête, la prochaine fois, tais-toi!». Dans "Résister à la culpabilisation : Sur quelques empêchements d'exister", Mona Chollet , journaliste et essayiste féministe interroge cette "petite voix" intérieure qui juge, sermonne, insulte et parfois détruit.
Pour nous amener à comprendre pourquoi nous sommes-nous si dur.e.s avec nous-mêmes L’autrice de « Sorcières : La puissance invaincue des femmes » met en perspective la société violente qui se joue de nous en nous et révèle par quels mécanismes intimes cette violence s’actualise.
Aussi, pour bien comprendre comment cet ennemi intérieur se transforme en monstre collectif et partant en objet politique, Mona Chollet remonte dans le cadre de cet entretien avec Soumaya Benaissa, jusqu’aux racines patriarcales de l’autoflagellation et de ses sédimentations religieuses et culturelles, guidée par cette question première « qui nous parle quand on croit se parler à soi même » ?
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1:10:57
« On ne peut pas chanter les louanges de la République et favoriser l'école privée »
Les profs ne travaillent pas assez, ils se plaignent alors qu’ils sont toujours en vacance”, ou encore “les élèves sont de plus en plus violents”, “le niveau baisse”, sans parler du classique “les profs sont des absentéistes”, les idées reçues sur l’école française sont extrêmement répandues. Parce que l’on y passe tous, et parce que l’on peut avoir un lien direct avec elle notamment en tant que parents d’élèves, beaucoup d’entre nous se permettent d’avoir des avis très tranchés sur l’école, l’éducation nationale de manière générale, sans forcément connaître le sujet en profondeur. Pourtant, c’est un sujet d’intérêt public. L’éducation nationale est le premier budget de la Nation, 12 millions d’élèves fréquentent cette école au quotidien et 1 million 200 000 personnes y travaillent. Bref, de par son rôle de formation des citoyens, l’école est un sujet de société incontournable et pourtant mal connu. Alors, parce qu’elle en avait assez des clichés sur le sujet, parce qu’elle voulait analyser les idées reçues, la journaliste spécialiste de l’éducation Louise Tourret a décidé d’enquêter sur cette thématique et d’en tirer un livre, où elle reprend une par une ces phrases toutes faites, qu’elle confronte aux faits. Nos idées reçues sur l'école sont elles un mythe ou une réalité, réponse tout de suite dans cette nouvelle émission, pour Blast !
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47:22
Pas de capitalisme, sans racisme
Karl Marx disait : « C’est l’esclavage qui a donné de la valeur aux colonies, ce sont les colonies qui ont créé le commerce du monde, c’est le commerce du monde qui est la condition nécessaire de la grande industrie mécanique ».
C’est en s’appropriant cette analyse que Sylvie Laurent, historienne et spécialiste de la société américaine, tente de retracer la naissance de ce qu’on appelle le capitalisme racial.
À travers son ouvrage, "Capital et Race", paru aux éditions du Seuil, l'auteure démontre comment le racisme est partie intégrante de la naissance du capitalisme.
Esclavage, colonisation, expropriation des terres et accaparement des richesses,de Karl Marx à Malcolm X, jusqu’à aujourd’hui avec Angela Davies, tous sont d’accord pour dire que capitalisme et racisme ne font qu’un.
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41:52
La France est-elle vraiment à droite ?
La France est-elle en train de devenir de droite, voire d’extrême droite ? Pour beaucoup d'intellectuels et de journalistes, c’est une évidence. Un constat souvent étayé par les résultats électoraux. Pourtant selon le sociologue Vincent Tiberj, les citoyens français sont devenus beaucoup plus progressistes qu'il n'y paraît : cette droitisation ne serait qu’un mythe. Il pointe l'importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d'« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis, aux candidats : avec ce silence électoral grandissant, les voix des urnes sont selon lui de moins en moins représentatives. Sur quoi s’appuie-t-il pour affirmer tout cela ? Réponse dans cette nouvelle émission pour Blast.
Retrouvez une série d'entretiens animées par Soumaya Benaissa.
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